Comme évoqué dans une autre discussion, je suis preneur de votre avis sur le point d'inflexion que nous vivons actuellement. Depuis plus de 20 ans, les taux ne font que baisser au point de passer négatifs. Depuis plusieurs mois, la tendance s'inverse fortement et s'accompagne d'un retour marqué de l'inflation.
Le couple rendement risque de 5%/4 ans qui a marqué de nombreuses collectes dans les ENR vous semble-t-il encore attractif dans ces conditions ou entrez-vous dans une posture d'attente?
Bonsoir Aurelien, merci pour ce "sondage" d'investisseurs crowdfunding
Comme évoqué dernièrement, un projet EnR avec un opérateur premium n'est pas du tout attractif à 5% sur 4 ans
Personnellement, un taux entre 6 et 7% réaiguillerai une partie de mes investissements sur les EnR
D'ailleurs je ne suis pas sur qu'il y ai une posture d'attente. L'argent qui n'est pas injecté sur un projet EnR part sur de l'immobilier, affacturage ou autre bref c'est une perte sèche
J'espère que les autres plateformes (Enerfip, Lendosphere, Lumo...) ont également engagé une réflexion sur le couple rendement/risque/durée. Il serait bien triste de voir une exode des investisseurs sur un secteur qui a du sens
Bonjour Aurélien,
Je suis prêt pour ma part à sacrifier quelques dizaines de points de base pour avoir affaire à un opérateur premium (il y en a bien peu qui peuvent répondre à cette définition - 4 ou 5 pas plus), si l'on part de l'idée que le taux doit rémunérer le risque.
Mais à condition toutefois que le taux diminué de la flat tax reste en territoire positif par rapport à l'inflation , sinon c'est de la philantropie et je ne suis pas là pour ça.
Quant aux non-premium je n'y vais plus, tout simplement. Echaudé par l'expérience immobilière )))
A défaut je n'investirai plus ce domaine qui pourtant a du sens : Quand je vois des projets sortir à 3,5% pourquoi irais-je ?
De part leur nature, le profil de risque des projets ENR pour des centrales solaires prêtes à construire (avec donc toutes autorisations nécessaires, des contrats de travaux signés et un financement bancaire obtenu) n'évolue pas fondamentalement avec cette hausse taux et inflation dans l'analyse intrinsèque du dossier.
Il y a par contre un double sujet :
- comment est anticipé/simulé le refinancement du participatif au terme du produit?
- la rémunération de l'absence de liquidité du papier.
Le taux devient donc pour moi, un véritable sujet sur les collectes avec les maturités les plus longues et pour les projets portés par les acteurs les moins solides.
Sur ce dernier point, je reviens sur un sujet déjà évoqué : la classification des sponsors. Outre les 3 "gros" (EDF, ENGIE et TOTAL), il faut distinguer tous les acteurs soutenus par des actionnaires pérennes qui composent un ensemble assez large d'un groupe de catégorie dite TIER3 moins solide financièrement.
La catégorie intermédiaire est très hétérogène avec des sociétés, toutes très présentes sur le marché français mais aussi à l'internationale.
Toujours en partant d'une durée de 4 ans qui est globalement la référence sur les projets EnR
Une opération portée par un groupe de catégorie 2 (Voltarem, Amarenco, BayWa r.e. etc), 7 à 8%
Pour un groupe de catégorie 3, 8 à 9% n'est pas aberrant non plus
Très important, garder un taux de défaut extrêmement bas voir nul et ne surtout pas dériver comme certaines plateformes en immobilier... Bref de la sélectivité et des vraies garanties
En positif je vois le début d'une évolution des taux s'amorcer
Lendopolis CVE Chili sur 60 mois 5,75% en aout 2021, actuellement c'est du 7%
Enerfip dernièrement un projet sur 18 mois proposé à 6%
Certes cela augmente mais pour reprendre le cas du projet Lendopolis, 7% sur 60 mois au Chili cela reste un peu faible à mon avis.
C'est peut-être hors sujet mais de manière générale dans les projets ENR, je trouve qu'on ignore les conditions dans lesquelles sont acquis les terrains et obtenus les permis. J'ai peur d'entendre d'ici quelques temps des cas où on déforeste pour installer des panneaux solaires. Ce serait d'ailleurs un bonne chose que les platerformes, indiquent systématiquement si les installation permettent de valoriser des anciens sites industriels, des carrières,... ou s'il s'agit de terrains sains qui servent de pâturage, de culture agricole,... c'est bien de mettre en avant le CO2 économisés mais il faudrait aussi le mettre en balance avec les effets potentiellement négatifs liés à la construction des installations. Avec plus de détails de ce type permettant de s'assurer qu'il n'y a pas d'effet collatéral à l'installation et même des effets positifs (revalorisation des terrains), cela me permettrait peut-être d'être d'accepter des taux que je juge faible.
Je me dois de revenir sur ce sujet taux car je crains que l'appréciation du risque associé soit imparfaite.
Si je m'attarde sur le produit CVE Chili qui concerne directement Lendopolis, la comparaison entre la collecte 2021 et celles initiées depuis le début d'année ne peut pas se faire sur la simple adaptation à l'environnement financier. Le passage de 5,75% à 7% se justifie majoritairement pas la disparition de la garantie maison-mère qui avait été accordée lors de la première collecte et non par une hausse des taux sans risque.
Les actifs sous-jacent des collectes ENR ne sont plus des opérations avec des TRI fonds propres à 2 chiffres ou alors pour atteindre de tels niveau, il faut attendre plus de 20 ans et espérer une très forte hausse des prix de l'électricité. Le rendement est le reflet d'un risque et ce dernier a beaucoup baissé sous l'effet combiné de la maturité de la technologie et du retour d'expérience des développeurs qui a déclenché des structures financières beaucoup plus solides des sponsors des projets.
Ne connaissant pas le dossier, je n'émettrai pas de jugement de valeur mais le produit à 6% sur 18 mois d'Enerfip (de mémoire, il est même de 2 ans) doit rationnellement être plus risqué que celui à 3,5% que Lendopolis propose régulièrement. Par contre, je ne sais pas si ce différentiel matérialise la hausse des taux sans risque que nous percevons depuis quelques semaines.
Le sujet du foncier étant différent. Il faudrait l'aborder dans une autre discussion mais il faut savoir que la majorité des projets repose sur des terrains inadaptés à l'agriculture ou avec un déboisement limité en raison d'une réglementation française stricte.
Quoi qu'il en soit Aurélien, et au risque de faire ma tête de cochon, en cette espèce ce sont les prêteurs que nous sommes qui auront le dernier mot : Je ne vois pas pourquoi nous financerions "à perte" des investissements qui ne sont de toute façon pas garantis et c'est normal.
Après impôt, le rendement final s'écarte peu d'une très bonne assurance-vie boostée par quelques SCPI n'est ce pas ?
Peu d'incidents me direz - vous ? Oui, pour l'instant, attendons d'avoir un peu plus d'antériorité sur des masses significatives et nous en reparlerons.
A défaut de rémunération raisonnable, les porteurs de projet iront se financer auprès des Banques (ou non)...Que ne le font-ils pas d'ailleurs ?
Concernant le Chili, je crains qu'il y ait un autre risque : Le risque "pays" avec un échiquier politique profondément divisé, des cartes rebattues avec l'élection d'un nouveau Président, et des élections générales qui risquent d'amener au Pouvoir une coalition peu favorable aux affaires...Même à 10% je n'irais pas.
bonjour Aurélien,
le vrai enjeu de votre question est le spread entre les 3 catégories d'emprunteurs que vous avez listé : aujourd'hui ce spread est trop resserré et ne reflète pas la réalité du risque.
La meilleure preuve est le RJ de Cap Sud et les collectes non totalement remboursées au moment de cet événement. Certes, l'histoire ne se finit pas trop mal avec un repreneur qui a remboursé (avec un léger retard) la dette mais cela révèle bien qu'entre Cap Sud et Total Energies, il y a un monde et non pas 1 ou 2%.
Pour le reste, il faut s'attendre à que ceux qui ont des liquidités profitent de la hausse prévue du Livret A. Là aussi, si le spread livret A vs rendement de financement ENR après impôt est trop resserré, vous allez perdre du monde en route.
je ne suis peut-être pas représentatif en acceptant de financer de l'ENR à des taux moindres que l'affacturage ou l'immobilier, mais outre que l'objet du financement se "paie", je considère que le risque est moindre et cela doit donc se refléter ds les taux proposés.
bon courage
Serge, je ne vois aucune "tête de cochon" 😉 . Il est indéniable que ce sont les investisseurs qui tranchent à la fin.
La comparaison avec les SCPI est intéressante car les risques sont pour moi bien différents mais pourtant avec le même point centrale dans l'appréciation de ces produits : le taux sans risque.
Dans le financement d'une centrale solaire qui est en service, il y a 2 grands risques :
- l'exploitation qui dépend en grande partie de l'ensoleillement, de la maintenance, d'une assurance de bon niveau en cas d'incident et de la pérennité du contrat d'achat de l'électricité (ce dernier point explique la sur-rémunération du Chili par exemple et on pourrait débattre de ce point comme vous l'évoquez)
- la capacité du sponsor à refinancer la dette au terme puisque nous sommes sur du papier in fine. Il le fera avec ses fonds propres ou une nouvelle dette, voir en vendant une partie de l'actif sous-jacent. Ce point est aujourd'hui crucial et c'est là que l'évolution des taux dans les prochains mois, voir années va jouer. J'inclus dans ce point l'illiquidité du papier car si vous commencez à douter du bon remboursement en cours de vie, vous ne pouvez malheureusement pas sortir du produit comme vous pourriez vendre une action. Il faut néanmoins bien avoir en tête qu'il existe un réel marché secondaire des actifs sous-jacents qui permet de trouver des solutions en cas de défaut lors du remboursement.
Sur une SCPI, je vois plusieurs points :
- le rendement n'est pas contractuel et peut baisser. Il est par ailleurs dépendant du bon paiement des loyers et aussi du taux d'occupation des locaux. Dans une situation économique tendue, l'aléa est ici plus fort que pour une centrale solaire et sa production d'électricité. L'inflation est normalement répercuter dans les loyers mais elle peut aussi provoquer des défauts de paiement pour certains locataires.
- la valeur de la part peut monter mais aussi baisser...à l'exception des plus anciens d'entre nous, nous n'avons que rarement vu les prix de l'immobilier baisser de façon conséquente et sur long terme. Néanmoins, si les actifs ne sont pas biens entretenus ou si l'emplacement n'a pas été bien sélectionné, un marché tendu peut vite sanctionner des actifs qui ne seraient pas premium. Il faut par ailleurs avoir en tête qu'un actif immobilier se comporte comme une obligation dans un marché de taux haussier compte tenu du fort effet de levier pour acquérir ces biens.
- la liquidité est un aussi véritable sujet. Suite à de véritables blocages dans les années 90, des poches de trésorerie sont prévues pour amortir de trop fortes demandes de sortie mais dans le cas d'un retournement de marché, il faut anticiper des délais qui s'allongent pour sortir car par nature, l'immobilier n'est pas un actif cessible en 24 heures.
Au final, vous avez :
- d'un côté un produit non liquide au rendement contractuel sans perspective de plus-value complémentaire dont le remboursement est planifié mais dépendant du sponsor et de sa capacité à se refinancer
- de l'autre, un produit au rendement fluctuant (voir baissier dernièrement) mais avec un gain possible en cas de cession si les marchés immobiliers continuent de monter et dont la liquidité est plutôt bonne tant qu'il n'y a pas un mouvement de panique chez les porteurs de parts.
Au final, comparer ces 2 produits sous le seul prisme du taux de rendement n'est pas pertinent. Certains investisseurs vont préférer le contractuel (taux/maturité) et d'autres le potentiel conforté par un rendement cible. Je ne peux donc pas dire que l'un soit meilleur que l'autre mais il est certain que l'évolution future des taux sans risque peut/va influencer la lecture que nous en avons.
Pour revenir sur la remarque d'ENR, il est certain que les spreads doivent s'écarter. Dans un monde où tout va bien, les taux convergent naturellement vers ceux de la meilleure signature. L'inverse est vrai et l'environnement actuel doit remettre en lumière ce point.
Il faut malgré tout avoir en tête que jusqu'à ce jour, nous financions des projets. L'appréciation du sponsor n'était pas négligée mais l'analyse du projet restait la clé. Si ce dernier n'était pas assez mature, nous devions alors nous attarder sur le sponsor pour nous assurer qu'il était suffisamment solide pour intervenir en cas de souci. L'aspect refinancement du papier au terme était secondaire car nous étions dans un monde lever de l'argent était plutôt facile et de moins en moins couteux. La hausse des taux en cours remet ce point en avant et donc justifie la remontée des spreads.
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