(Last Updated On: 27 octobre 2019)
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interview de gregoire wallaert tributile

L’un des fondements du Crowdfunding pour un prêteur étant de diversifier les projets dans lesquels il investit, j’ai eu envie également d’appliquer ce principe de diversification au niveau des plateformes de prêts participatifs. Pourquoi investir sur 1 seule plateforme alors que de nombreuses possibilités s’offrent à nous? En mai dernier j’ai donc choisi de rejoindre Tributile et d’y faire mes premiers investissements. Quand investir dans l’économie réelle devient presque une vrai philosophie de vie, alors difficile de ne pas s’intéresser de près aussi aux entreprises et aux Hommes qui participent à cette révolution. La dématérialisation c’est formidable mais finalement le contact humain n’a rien de tel!

Tout à commencé un soir de septembre sur le chat de Tributile, où Grégoire Wallaert répondait à quelques unes de mes questions avec une grande disponibilité ceci à la veille du lancement d’un beau projet de financement d’une brasserie artisanale sur la base d’un prêt à taux 0 et d’une contrepartie sous forme de bouteilles de bières! J’ai donc eu envie de prolonger ce moment par une Interview de Grégoire Wallert qu’il a tout de suite accepté.

A&$ : Quand Tributile a t’il été lancé ? Comment est venue l’idée ?

Grégoire Wallaert : Tributile a été lancée en juin 2015. L’idée est venue d’une utopie : l’entreprise crée un lien nouveau avec des particuliers (de son réseau ou externe) autour d’un projet d’investissement. Elle transmet ainsi ce qu’elle a rarement l’occasion de présenter: son univers interne, le sens et la mission entrepreneuriale à travers un projet concret .

A&$ : Tributile s’est lancé sur un marché à la fois très jeune mais dans lequel on trouve déjà de nombreux acteurs. Qu’est ce qui différencie Tributile des autres plateformes?

Grégoire Wallaert : Nous nous inscrivons davantage comme un acteur de l’économie collaborative qu’une fintech. Nous sélectionnons les entreprises sur la base de leur capacité de remboursement mais également sur leur volonté de faire vivre une expérience collaborative. Ainsi, les entrepreneurs s’expriment en vidéo, les taux peuvent être bas (0%, 3.2%) et les entreprises sont des TPE ou des ETI. Elles ont un point commun: le dirigeant partage de sa mission entrepreneuriale.

A&$ : 1 an déjà pour Tributile, le temps passe très vite je suis sûr. Quel bilan tirez-vous de cette première année?

Grégoire Wallaert : Oui le temps passe très vite. Le bilan est positif pour cette première année d’exercice même si le démarrage a été long (3 projets financés pour les 8 premiers mois). Petit à petit, nous traçons notre chemin en inscrivant notre empreinte sur ce nouveau marché.

A&$ : Quelle est selon vous la taille critique en terme de volume de chiffre s d’affaires et de projets qu’il faut atteindre pour qu’une plateforme comme la vôtre devienne rentable?

Grégoire Wallaert : Nous visons 3 millions d’euros de volume de financement sous toutes ses formes (dette et capital) par an pour atteindre la rentabilité dans une logique de travail à plein temps sur le projet. Cependant notre modèle est souple notamment grâce à l’appui de Particeep pour la plateforme ce qui nous permet d’avoir d’autres activités et surtout des coûts fixes faibles.

A&$ : Vous êtes vous fixé un objectif de délai pour atteindre cette taille critique? Se fera t’elle par la consolidation du marché qui a déjà un peu commencé avec le rachat de Finsquare par Lendix?

Grégoire Wallaert : Oui nos objectifs sont clairs. Il faudra atteindre ce niveau fin 2018. D’ici là, nous construisons notre communauté et notre marque en l’inscrivant dans son éco-système.

A&$ : Quelles sont actuellement vos priorités?

Grégoire Wallaert : Nos priorités sont de 3 ordres:
  1. Accroitre le volume des projets
  2. Faire de Tributile le leader de la région des Hauts de France
  3. Engager des partenaires financiers et institutionnels dans le projet (enrichir les services, la sécurité, l’information…)

A&$ : La hantise des plateformes de prêt participatif c’est bien évidement les défauts de remboursement… Toutes les plateformes concentrent donc leurs efforts pour sélectionner les meilleurs projets et j’imagine que c’est le cas de Tributile. Faut t’il malgré tout s’y préparer? Tributile sait t’il a l’avance comment il va gérer un tel cas si celui-ci devait malheureusement se produire ?

Grégoire Wallaert : Oui c’est notre hantise mais tout dépend la nature du défaut et il faut s’y préparer. Nous savons quelle procédure suivre et certains de confrères malheureusement l’expérimentent, cela nous permet d’enrichir nos « bonnes pratiques ».

A&$ : On voit des plateformes type Prexem proposer des fonds de protection. Est-ce une bonne idée selon vous? Faut t’il aller vers plus de protection des prêteurs? Cela ne se fera t’il pas au détriment des taux d’intérêt?

Grégoire Wallaert : Je regarde beaucoup ce qui se fait sur les autres plateformes, c’est très intéressant. Je ne pense pas qu’il faille apporter une protection supplémentaire aux investisseurs. Notre ticket d’entrée est très faible, la diversification est une bonne protection. Tout autre protection viendrait diminuer le rendement de l’investissement.
Nous croyons davantage dans les services d’assurance pour les entreprises, au sens large du terme: de bons services financiers (tableau de bord, analyse comptable), les risques sensibles couverts (risque crédit, risque technique…). Ainsi, ce sont des éléments dont nous tenons compte dans notre appréciation des dossiers.

A&$ : Bientôt les élections. Y a t’il une législation à faire évoluer dans le domaine du financement participatif?

 Grégoire Wallaert : Oui, la fiscalité. Les avancées depuis 2 ans ont été très importantes, il faut le reconnaître. Il est le fruit d’un travail de lobbying intense réalisé par les pionniers du secteur. Mais la fiscalité reste de la parent pauvre du crowdlending. Il y aura un vrai décollage du secteur auprès des particuliers dès lors que les intérêts pourront subir un prélèvement inférieur à 39.5%!

A&$ : La plus part des plateformes mettent en avant de nombreux chiffres, statistiques. De part votre jeunesse on comprend que pour l’instant vous n’en publiez pas. Auriez-vous malgré tout quelques chiffres à nous donner?

 Grégoire Wallaert : Nous travaillons sur la refonte des statistiques… Tributile, c’est
  • plus de 850 investisseurs
  • 150 investisseurs actifs (au moins 2 projets) pour 8 entreprises financées,
  • 1 projet totalement remboursé.
  • 1 ETP + 1 stagiaire.

A&$ : D’autres choses que vous souhaiteriez partager ?

Grégoire Wallaert : Oui, la réflexion qui m’anime tous les jours: que pouvons nous apporter aux entreprises par rapport à la banque ?
Les plateformes ont démontré leur capacité à être rapide, mais au regard des taux de rejets que les plateformes publient il en reste beaucoup non servies. Il y a encore beaucoup de choses à inventer, dans les fonds propres, les solutions hybrides (dons, royalities, prêts avec contreparties) qui offriront aux entreprises des solutions de financement fournies par des investisseurs rassurés.

A&$ : Merci à vous Grégoire Wallert ! bon développement à Tributile ! On refait le point dans un an?

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